L’objectif des Yeux de l’Ouïe, quant à la programmation, est de privilégier les œuvres rendant compte d’une démarche ou d’une écriture originale, et surtout de présenter des formes audiovisuelles moins familières, plus rarement diffusées par les médias grand public.
Ces diffusions ont pour but d’introduire le plus large public dans des univers sonores et visuels rares, de montrer que l’on peut être spectateur autrement grâce à un dispositif ouvert et convivial et de susciter des rencontres, d’inviter les artistes, afin d’interroger, d’accompagner et de révéler le potentiel critique de chaque spectateur.
Parallèlement à l’organisation d’une manifestation annuelle « Les Yeux la Nuit », nuit vidéo qui se déroule au mois de juin, Les Yeux de l’Ouïe favorise les rendez-vous réguliers afin de diversifier les programmations et de fidéliser le public le plus large.
Le cas Howard Philips Lovecraft de Pierre Trividic et Patrick Mario Bernard
France – 1998 – 45 mn
La séance prend place dans le cycle que nous avions décidé de consacrer aux écrivains, en 2010 après “JMG Le Clézio entre les mondes” de François Caillat, “Ecrire” de Benoît Jacqot, “Régis Jauffret, l’Ange du bizarre” de Dominique Brard. Elle se déroulera en présence de Pierre Trividic, avec qui vous pourrez échanger à la suite de la projection. Nul doute que cette “tentative de biographie psychique” alimentera un riche débat !
Le film nous propose un portrait à la fois littéraire et biographique de l’écrivain américain, grand maître de la littérature fantastique. Mais il ne faut pas s’attendre à y trouver des interviews, des témoignages, des images d’archives, ni même la moindre image tournée en extérieur. Son décor unique est un appartement vétuste, peut-être l’appartement newyorkais où Lovecraft a vécu les années douloureuses de sa descente aux enfers. Loin de tout ce qu’on aurait pu imaginer à l’avance, le film constitue une immersion au coeur du paysage mental de l’écrivain, un paysage complexe, hanté par la peur, ravagé par la douleur de l’échec social et de l’exil au fond de soi-même. Un film comme un cauchemar éveillé. Et un magnifique hommage.